Beatrice STRIOLO

DEMARCHE ARTISTIQUE

C’est tout d’abord par l’exploration du monotype, parfois à très grande échelle, que Béatrice Striolo en découvrit la puissance expressive. Les symboles fort de valeurs spirituelles et de transcendance par la nature découvert dans le film “des sept Samouraïs” de Kurosawa ou de questionnement des rapports sociaux dans les spectacles de danse de Pina Bausch, fut une véritable source d’inspiration, notamment pour une recherche plastique tout en gestuelle et jeux de matérialité.

Son parcours académique diversifié, enrichi par des études en histoire de l’art, théâtre, cinéma, et arts plastiques, lui offre une palette multidimensionnelle qu’elle développe dans une démarche artistique protéiforme, à travers le dessin, la peinture, les installations et la photographie plasticienne.

En 2021, les confinements liés à la pandémie deviennent un tremplin pour réinventer sa méthode et embrasser la création numérique. Elle numérise ses œuvres, dessins, peintures, matériaux récupérés et photographies de la nature. Certains fragments sont assemblés dans un processus minutieux, baigné de lenteur, donnant naissance à des œuvres digitales complexes, semblables à des “millefeuilles” où la matérialité et l’immatérialité se mêlent dans une tension poétique. Ses créations en millefeuille sont ensuite matérialisées par des tirages fine art, par digigraphie, en série limitée.

Dans ses photographies plasticiennes, ses installations ou ses dessins en millefeuille, elle interroge le statut de la femme et de mère, intrinsèquement lié à la nature, tant sur le plan biologique que symbolique. Elle  revendique une lecture émancipatrice de cette connexion, valorisant la puissance créatrice du corps féminin tout en se réappropriant son corps et son lien au vivant.

Plus récemment, parallèlement à la pratique de l’installation et du dessin en millefeuille, elle revient vers une peinture totalement faite main, caractérisée par une approche artistique tactile, mêlant gravure à l’embossage, aquarelle et collage. Elle y aborde, entre autres, des thématiques universelles comme le toucher et l’étreinte, remèdes aux maux d’une société de plus en plus dématérialisée.

L’œuvre de Béatrice Striolo explore l’essence humaine et sa quête existentielle, en mettant en lumière les liens profonds entre les individus et la nature, perçue comme un refuge et une source de renouveau spirituel. La notion de voyage, entre fragments d’humanité et paysages, imprègne sa démarche. Par un lâcher-prise instinctif en atelier, elle traduit son lien viscéral avec la nature, créant des œuvres oscillant entre rêve, introspection et beauté universelle.