Laurence Duhamel

Le travail de Laurence Duhamel s’enracine dans l’expérience sensible du monde et dans l’attention portée aux traces qu’il dépose en nous. Les promenades, la marche, le regard porté sur un arbre, une lumière ou une vibration du réel nourrissent son imaginaire et deviennent la source de ses créations.

Chaque œuvre naît d’un processus patient, où la matière guide autant qu’elle résiste. L’acide qui creuse la plaque, l’encre qui s’imprègne dans le papier, les glacis qui se superposent sur la toile ou encore le geste de la main qui modèle ou trace : autant de passages qui font émerger des images intérieures. Ces images ne sont jamais définitives ni figées ; elles apparaissent, se transforment, disparaissent parfois, puis renaissent autrement.

La peinture, l’estampe, le monotype, le dessin ou les installations sont autant de manières différentes d’approcher ce même questionnement : comment donner forme à la mémoire et au temps ? Comment traduire ce qui s’efface ou ce qui se retient en nous ?

Le monde végétal, minéral et aquatique, leurs rythmes et leurs silences, sont souvent le point de départ de ses recherches. Mais au-delà du motif, c’est la résonance entre l’extérieur et l’intérieur qui l’intéresse : le passage de l’impression fugitive à une image durable, de la sensation éphémère à une forme à contempler.

Chaque œuvre est pensée comme un fragment de paysage intérieur, un espace de recueillement où le regard peut se déposer. Elle invite à ralentir, à se laisser traverser par les strates de matière et de lumière, à retrouver la part de sensible qui relie l’humain au monde.

Peinture, estampe, dessin ou installations deviennent autant de chemins pour faire surgir des images intérieures, fragiles et persistantes, des traces laissées par le temps et la mémoire. Elles invitent à la contemplation, à ralentir, à retrouver dans la matière et la lumière une résonance intime avec le monde.

Dans la matière, se déposent des fragments de paysages intérieurs.