Pascale Lefebvre

Démarche et Biographie

Démarche

Si dans l’idée de dessin, «il y a la singularité de l’ouverture, de la formation, de l’élan ou du geste», le dessin s’inscrit dans un moment que l’on prolonge jusqu’à l’assouvissement. Dans cette parenthèse, cette temporalité sans arrêt au cours de laquelle le dessinateur, selon les mots de Cézanne, «concrète ses sensations et ses perceptions dans une formulation», l’inscription va faire sens à travers la visibilité de ses traces géologiques. Les corrections – reprises ou repentirs – contribuent à une approche de la vérité qu’il importe de laisser voir. 

Le trait fraye son chemin tentant de s’ajuster tant à un modèle qu’à la fluctuance du regard du dessinateur. La ligne se fait ainsi médiatrice de la pensée dessinante, marquant hésitation ou affirmation, suspension et reprise dans des superpositions, des transparences, des changements de directions. Peu à peu la forme se clarifie. La représentation apparaît alors mais dans une ouverture vers des possibles, une disponibilité à une polysémie de sens.

 

Les dessins sont autant de réponses à une même soif visuelle. Un désir d’appropriation des lieux de savoir ou d’étude – les musées, l’atelier, la forêt – comme entrée en relation et comme aventure.  L’aventure consiste à dé-couvrir ce qui est déjà-là et qui se donne toujours comme la traduction d’un émoi, à y prendre appui et à le dé-voiler c’est à dire à s’adosser au monde pour y emprunter une part de soi et l’offrir au regard de l’autre.

La correction ne tend pas vers la simplicité mais elle affirme un état de précarité qui est celui de la délibération, de l’instabilité, d’un changement d’appréciation. Dans leurs co-présentation les dessins établissent des correspondances créant un réseau de relations d’où se dégage peu à peu la bifurcation ou l’embranchement comme motif, comme image.

La correction dans les dessins est indicatrice d’un vouloir esthétique ou d’un chemin parcouru. Elle engage une forme de transparence. Elle montre la pensée dans l’aveu qu’elle délivre et dans un jeu de matériaux qui dialoguent avec le diaphane. Le papier calque, qui laisse passer la lumière comme énergie agissante, se place en écran et en médiateur entre opacité et transparence. Le papier-calque comme hôte, lieu d’accueil et de vie autonome de la ligne est aussi l’outil du transfert, le lieu du dédoublement, du même à l’Autre. Il matérialise cette illusion du conserver-intact, du garder-en-vie propre à la représentation.

 

Biographie

artiste plasticienne

Diplômée de l’École des Arts de la Sorbonne en 2011 (Titulaire du Master Recherche en Arts et Sciences de l’Art de l’Université Panthéon-Sorbonne-Paris1, mention Arts Plastiques spécialité espace, lieux, exposition, réseaux) mention TB.

Parcours doctoral de 2012 à 2017.

Née à Paris, vit et travaille entre Paris et Septeuil (Yvelines).

 

Principales Expositions

2020 Sauts de Silence, Centre Victor Gelez, Paris, exposition personnelle

Salon des artistes, Galerie Martine Moisan, Paris

2019 Dessins en correction, Colegio de España, cité universitaire, Paris, exposition

personnelle

Confluences, Saragosse, Espagne

Dessins en liens, Galerie Michel Journiac, Paris

Influences, ArtCité, Maison du Citoyen, Fontenay-sous-Bois

2018 Toi Émoi, Espace Commines, Paris

Miroirs, miroirs, Centre Victor Gelez, Paris

2017 Le génie du dessin, Galerie du Génie, Paris

2016 Transferts, Galerie Michel Journiac, Paris

Nos boites de Pandore, galerie AABelleville, Paris

Génie des Jardins : Accueillir,  square Gardette Paris 11e

2015 Transversalités, Galerie Michel Journiac, Paris

Chroniques, Bastille Design Center, Paris

2014 Entre-Deux, Galerie Michel Journiac, Paris

2012 Passage(s) du temps, Galerie Michel Journiac, Paris

Divaguer, square Louis Majorelle, Paris

2009 H1NArt, Carré Baudouin, Paris

Hauts les murs, Espace Commines, Paris

2007 Dédale, espace Commines, Paris

2006 Don d’orgasme, espace Commines, Paris

Lustres & patines, Ateliers de Paris

2005 Homo Precarius, Espace des Blancs-Manteaux, Paris

L’Homme Précaire, Mairie du 11e Paris

Santa Précaria, art Parade de la Nuit Blanche, collectif

2001, 2002   Sculptures en l’île, site Naturel de Île Nancy,  Andrésy

Salons

2008 à 2005 Salon Réalités Nouvelles, Parc Floral de Vincennes

2008, 2007 Salon de Mai, espace Commines, Paris

2004, 2002 Salon d’art Contemporain de Montrouge

2003 Salon de Mai de Maison-Laffitte, prix de sculpture

2001 “Artistes dans la rue “, Versailles, prix de l’école de Beaux-Arts

Salon d’arts plastiques de Chinon, prix de sculpture

2000 Salon de Gébo-Art, Château de Villiers, Draveil


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Actualité

Sauts de Silence

« Sauts de silence » 

PASCALE LEFEBVRE

Pascale Lefebvre, plasticienne, diplômée du Master Arts de l’École des Arts de la Sorbonne, explore les relations entre dessin et sculpture. Dans des va-et-vient entre dessins à la mine de plomb sur papier calque et sculptures végétales fragiles et éphémères, la ligne s’explore, se trace et se vit comme dans un espace dansé. Dans l’écriture de la danse, le saut – comme perte des appuis- se traduit par un silence. Le saut serait cette discontinuité, ce glissement ou cet arrêt qui participe de la construction d’un espace et témoigne d’un déplacement du regard et du geste. Dans l’espace V. Gelez, installation de silence en suspens, dans un jeu de superpositions et de transparences.  

Membre de l’association Artistes à La Bastille 

Sauts de Silence

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